En armant la Russie, l’Iran contribuerait à des crimes de guerre, selon Washington

MÉXICO — L’administration Biden estime que la vente par l’Iran de drones meurtriers à la Russie, pour l’aider dans son invasion de l’Ukraine, signifie que ce pays pourrait «contribuer à des crimes de guerre généralisés».

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a porté cette accusation contre l’Iran, lundi, devant les journalistes couvrant la visite du président Joe Biden au Mexique.

Bien qu’elle n’ait pas signalé de changement de politique, cette déclaration a marqué l’une des rhétoriques américaines les plus acerbes contre l’Iran depuis que Téhéran a commencé à fournir des armes à la Russie pour soutenir sa guerre en Ukraine, qui dure depuis près d’un an. 

Cette accusation survient dans un contexte où les partenaires américains et européens cherchent à ostraciser davantage les deux nations devant l’opinion publique, étant confrontés à des défis pour arrêter physiquement les transferts d’armes dont la Russie dépend de plus en plus.

M. Sullivan a déclaré que l’Iran avait choisi «d’emprunter une route où ses armes sont utilisées pour tuer des civils en Ukraine et d’essayer de plonger les villes dans le froid et l’obscurité, ce qui, de notre point de vue, place l’Iran dans une position où il pourrait contribuer à des crimes de guerre généralisés».

Le conseiller à la sécurité nationale a fait valoir que les sanctions européennes et américaines contre l’Iran, mises en place après que les États-Unis aient découvert les ventes d’armes de l’Iran à la Russie l’année dernière, constituaient des exemples de la façon dont son pays essayait de «rendre ces transactions plus difficiles». Mais il a estimé que le fait qu’elles soient effectuées physiquement lui «compliquait la tâche de les interdire».

Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a déclaré lundi que les États-Unis fournissaient déjà de l’argent, de l’expertise et d’autres formes de soutien logistique aux enquêteurs ukrainiens et internationaux enquêtant sur les allégations de crimes de guerre. Il a affirmé que ces enquêtes pourraient bien s’étendre au-delà des actions de la Russie.

«Si, au cours de ce mandat, nous en venons à la conclusion que le gouvernement iranien dans son ensemble ou que de hauts responsables iraniens sont complices ou responsables de crimes de guerre, nous nous efforcerons également de les obliger à rendre des comptes», a-t-il déclaré aux journalistes.