Dr Boileau: trois millions de Québécois «auraient été en contact avec la COVID-19»

MONTRÉAL — «Nous sommes probablement plus près du trois millions que du deux millions de Québécois qui auraient eu des contacts avec la COVID-19», a annoncé mercredi le directeur national de la santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau.

Il a ainsi estimé que «certainement au moins le tiers des Québécois se sont retrouvés avec cette maladie».

Le Dr Boileau a également indiqué que de nouvelles données concernant les enfants permettent de constater que «probablement entre 35 et 40 % auraient été en contact avec la COVID-19 dans les derniers mois», précisant que cela ne signifie pas que tous ces enfants ont eu la COVID-19.

Entre cela et la vaccination, l’immunité au virus est sans doute très grande pour ce groupe d’âge, a-t-il expliqué, justifiant les allègements annoncés mardi par le gouvernement, selon lesquels à compter du 7 mars, le port du masque pour les enfants assis en classe ne sera plus nécessaire.

«Nous sommes rendus à une étape où le bénéfice est rendu moins bon que les risques qui y sont associés», a-t-il expliqué, alors que «nous savons qu’il y a des bénéfices à ne pas porter le masque en classe pour la socialisation et les aptitudes d’apprentissage, notamment pour les enfants qui ont des troubles de langage».

Toutefois, les élèves devront continuer à porter le masque lors de certaines activités, lors des déplacements dans l’école et quand ils prennent le transport scolaire, entre autres.

Pour ce qui est de la population générale, «nous travaillons en ce moment à un plan de désescalade du port du masque», a indiqué la conseillère médicale stratégique senior de la Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Marie-France Raynault.

«Nous ajusterons le calendrier de retrait des masques en fonction de la capacité hospitalière», a-t-elle dit, précisant que le Québec n’est certainement pas encore rendu là.

La fin d’une vague

En effet, même si «tout va dans le bon sens» et les hospitalisations diminuent, cela pourrait prendre plusieurs semaines avant que le Québec ne soit bel et bien sorti de la vague Omicron, a prévenu le Dr Boileau.

«Globalement, la situation va mieux, mais nous avons autant d’hospitalisations, aujourd’hui, qu’au pic de la deuxième vague», a-t-il fait valoir.

En date de mercredi, la province comptait 1672 hospitalisations liées à la COVID-19, dont 102 aux soins intensifs.

Le directeur national estime que, si bien sûr aucun nouveau variant ne fait une apparition surprise, il ne risque pas d’y avoir de nouvelle vague dans les prochaines semaines, voire mois.

En fait, le nombre d’hospitalisations liées à la COVID-19 devrait continuer à diminuer dans les deux prochaines semaines pour atteindre la barre de 1200 lits occupés, selon les nouvelles prévisions de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), publiées mercredi.

Si celles-ci se concrétisent, le système de santé pourrait redescendre à un niveau 3 de délestage.

L’institut a toutefois prévenu qu’aucune prédiction ne peut être complètement certaine et que les allègements des mesures sanitaires récemment annoncés par le gouvernement pourraient influencer les résultats.

L’INESSS se base sur les données allant jusqu’au 18 février. À cette date, cela faisait pas moins de cinq semaines consécutives que les admissions à l’hôpital liées à la COVID-19 étaient en baisse. Les 634 nouvelles admissions de cette semaine étaient en effet bien moindres que les 903 de la semaine précédente, ou que les 2310 observées au plus fort de la vague Omicron.

Il faut aussi se rappeler qu’environ 50 % des lits COVID-19 réguliers et 30 % de ceux aux soins intensifs sont occupés par des patients hospitalisés pour d’autres raisons.

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.